21 novembre, 2024
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Comment réussir un changement de comportement de façon durable dans le développement ?

Beaucoup d’interventions de développement échouent. Et pour cause, elles n’arrivent pas à amener les groupes cibles à pratiquer de nouveaux comportements souhaités tels : se laver les mains, se vacciner, envoyer les enfants à l’école, entreprendre une activité lucrative, etc.

En effet, une étude de 3000 personnes ayant pris des résolutions lors du nouvel an pour changer un de leurs comportements a révélé que 88% d’entre eux ont échoué, malgré la confiance de la majorité à la réussite (PIN, 2017).  De même, une autre étude montre que de tous ceux qui se lancent dans une activité sportive, seulement la moitié maintient le rythme sur une durée de 06 mois. Même en prenant des exemples de comportements faciles comme éteindre les ampoules dans les chambres ou bien son téléphone avant la recharge de batterie, les expériences existantes montrent que changer et surtout maintenir de nouvelles manières de faire n’est pas du tout facile. Dès lors, l’on peut se demander comment est-ce qu’un projet de développement peut réussir à faire adopter une dizaine de comportements comme c’est souvent le cas, alors qu’il est difficile d’adopter ne serait-ce qu’un nouveau comportement.

Dans le monde du développement, les professionnels se sont le plus souvent basés sur les croyances suivantes, parfois très erronées pour aborder le changement des comportements :

  • Tout d’abord, les partisans de l’approche par la sensibilisation estiment que les gens adoptent les nouveaux comportements lorsqu’ils sont suffisamment informés de ses avantages. Les experts ont cru que l’augmentation des connaissances changerait les comportements. Dans la plupart des cas, cela ne fonctionne pas ainsi. Car si l’accumulation des informations sur les avantages à adopter un comportement suffisait, les médecins ne seraient jamais obèses, tout comme les psychiatres ne seraient jamais fous. Les émotions et non les faits sont les agents du changement les plus efficaces (DAN & CHEAP, 2017). Les connaissances sont importantes, mais elles s’adressent au néocortex. L’on peut bien réciter le code de la route sans pouvoir effectuer un démarrage en côte. Le changement de comportement est lié aux cerveaux limbique et reptilien. C’est du domaine des sentiments et des émotions.
  • Par ailleurs, d’autres études, inspirées du psychologue Lee Ross (PIN,2017), seuls les facteurs internes influencent le changement de comportement. C’est qui est erroné car les recherches existantes montrent que les gens font des choses que leur environnement social, économique et physique leur permet de faire. Nos stratégies de changements de comportement doivent être adaptées à l’environnement.
  • Certains pensent que le changement d’attitudes est suffisant pour changer un comportement. Erreur. Car des décennies de recherches indiquent que même si le changement d’attitudes est important, seul, il a un effet limité sur le comportement. Les attitudes ne sont pas toujours prédictives des comportements souhaités. Ce sont des prédispositions à agir et non des actions.
  • D’autres vont plus moins et pensent même qu’une excellente communication changera les comportements. Certes, une bonne communication est importante, mais le plus souvent, améliorer juste la façon dont nous communiquons nos messages n’est pas assez pour induire un nouveau comportement. Les initiatives de changement de comportement les plus réussies se concentrent sans relâche sur l’élimination des barrières à l’adoption et à l’application des comportements souhaités. Cela demande plus d’efforts que des affiches et des spots bien conçus. Cela demande surtout une bonne analyse des barrières une excellente étude de la déviance positive.

Ainsi, beaucoup de projets de développement échouent par ce qu’elles sont basées sur des hypothèses erronées des raisons pour lesquelles les gens n’adoptent pas le comportement souhaité.

Comprendre exactement quels sont les facteurs qui empêchent les gens d’appliquer les comportements promus, puis surmonter les barrières identifiées est la manière la plus efficace d’atteindre le comportement souhaité.

 

Dr. Robert DEMANOU, PhD en Sciences Sociales

Expert international en Communication et Changement des Comportements

Coach en développement personnel et Personal Branding (certifié PNL & Influence)

Email : robertdemanou@gmail.com

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