8 septembre, 2024
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Charles Ngindu : « Le financement est le principal défi de l’entrepreneur congolais »

Charles Ngindu Yabu est un entrepreneur congolais , CEO de Luluabourg Group, qui est une entreprise multi sectorielle créée en 2016 avec un penchant particulier sur l’agro-industrie. Dans cet entretien, il déballe ses motivations et perspectives entant qu’entrepreneur pour le développement de sa communauté.

Baobab-actu: pouvez vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Charles Ngindu : Je suis entrepreneur congolais à la tête de Luluabourg Group qui est un grand group œuvrant dans le secteur agro-industriel notamment dans la transformation agricole et dans l’élevage. En 2016 , nous avions été motivés par le besoin de se démarquer de nos paires qui, pour la plupart ne suivent que la voix politique, hormis cet aspect nous sommes toujours animés par le souci de redresser notre économie qui est essentiellement extravertie au regard de la faiblesse de la production intérieure, situation qui constitue un frein pour le développement de la République démocratique du Congo.

Baobab-actu : pouvez-vous nous décrire votre entreprise et ses activités?

Charles Ngindu : Luluabourg Group c’est une entreprise multi sectorielle, nous sommes dans le voyage, le secteur agricole, la transformation , la fourniture des matériels agricoles, la formation des jeunes etc.

Baobab-actu : quels sont les principaux défis auxquels vous avez dû faire face en tant qu’entrepreneur agroalimentaire ?

Charles Ngindu : le plus grand défis entant qu’entrepreneur évoluant en Afrique et en République Démocratique du Congo en particulier, c’est l’accès au financement. Sous d’autres cieux il y a des systèmes qui donnent un accès au financement facile aux entrepreneurs sans beaucoup de tracasseries pour le développement économique de leur pays. Même s’il y a beaucoup de réformes qui sont entrain d’être fait sur le plan fiscal ici chez nous, les entrepreneurs sommes butés au problème de financement or sans argent, un entrepreneur ne peut pas matérialiser sa vision. Mais pour palier à cela, nous présentons souvent nos désidératas auprès des décideurs dans l’espoir d’obtenir un jour gain de cause.

Baobab-actu : quelles sont les tendances et les évolutions que vous observez dans votre secteur d’activité ?

Charles Ngindu : aujourd’hui il y a une forte tendance de jeunes qui se lassent de la politique et veulent se lancer dans l’entrepreneuriat. Les jeunes congolais ont compris que entreprendre reste l’unique voix du salut et du développement de notre pays comparativement aux jeunes de l’Afrique de l’Est qui ont fait déjà des avancées significatives dans ce domaine et qui ont de l’impact social sur leurs pays. C’est donc un motif de satisfaction pour nous de réaliser que les jeunes évoquent de plus en plus cette question bien que l’Etat qui est sensé être catalyseur de pouvoir promouvoir les entrepreneurs, ne s’investit pas comme il se doit.

Baobab-actu : quels sont vos projets de développement pour les années à venir?

Charles Ngindu : Dans le secteur de l’agriculture nous sommes actuellement entrain d’envisager l’organisation d’une très grande foire agricole dans la province du kasaï central, cette foire vise notamment à sensibiliser la jeunesse de ce coin du pays à l’esprit entrepreneurial mais aussi les autorités en charge du secteur agricole à mettre des moyens susceptibles de développer la production au niveau local.

Dans le secteur de l’élevage et de la transformation, nous sommes en phase du lancement de projet ‘soso ya Bomoyi’ né du constant selon lequel 80% d’approvisionnement des poulets de chair de race est tourné vers l’extérieur compte tenu de la faible production locale alors que nous avons la potentialité de produire ici . Le marché de la volaille génère des millions de dollars chaque mois qui vont vers l’étranger lesquels devraient bénéficier à l’économie congolaise en créant des emplois pour les jeunes, en aidant à stabiliser notre monnaie car la fuite des capitaux est l’un des éléments qui favorisent la dépréciation de notre monnaie. Après avoir menée une étude de marché minutieuse, nous travaillons pour proposer aux ménages congolais un poulet frais et prêt à consommer produit chez nous. C’est vrai que Luluabourg Group va produire les poulets en chair mais notre politique vise aussi à s’approvisionner auprès d’autres éleveurs pour leur permettre d’écouler facilement leur marchandise afin de gagner ce marché qui nourrit aujourd’hui près de 5 millions de kinois par jour. Le but est qu’une entreprise congolaise s’impose dans ce secteur afin de non seulement créer de l’emploi et accroître notre économie mais aussi assurer la sécurité alimentaire en faveur des congolais.

Baobab-actu : avez-vous des conseils à partager avec les entrepreneurs débutant dans le secteur agroalimentaire ?

Charles Ngindu : je conseille aux jeunes de s’ériger en groupe pour avoir un impact significatif dans notre société. Osez chers jeunes! la politique ne développe jamais un pays, elle accompagne juste le développement de celui-ci. Ensemble nous pouvons développer notre pays à travers l’entrepreneuriat.

Charle Ngindu est de ceux là qui croient au développement d’une communauté grâce à l’ entrepreneuriat. Il appelle donc les décideurs à créer un climat favorable aux jeunes qui ont ce désir de s’y lancer

Entretien réalisé par T.D

 

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